Nouvel envol pour L’Occitane en Provence ce week-end mais cette fois-ci équipé de ses deux foils. Soleil, 18 à 25 nœuds de vent, c’était un temps idéal pour des runs en Baie de Quiberon. Plaisir intense pour Armel et son équipe qui depuis la mise à l’eau du bateau, engrangent les navigations et travaillent à la fiabilisation du bateau en vue de la première échéance, la Vendée- Arctique- Les Sables d’Olonne dont le départ est prévu le 4 juillet.
Les impressions d’Armel :
Dès la mise à l’eau, on a pu découvrir une stabilité de barre incroyable, même à 30 nœuds le bateau se barre d’une main, il répond au doigt et à l’œil. C’est assez exceptionnel, je trouve, pour ce type de bateau. Sur un Vendée globe, ça veut dire que les pilotes et le système de barre seront peu contraints et c’est de bon augure pour la fiabilité mécanique et la précision des trajectoires. Sinon, côté foil, on commence à avoir quelques navigations au compteur même si ce n’est que le début avec les deux foils, on a déjà quelques certitudes. La stabilité des foils est au rendez-vous, le bateau décolle avec peu de vent et se maîtrise facilement sans être volage. Lorsqu’on est à l’extérieur du bateau, on a l’impression de naviguer sur un multicoque, d’autant qu’avec ses foils qui vont chercher leur appui assez loin, le bateau gîte très peu. Il semble léger et aérien. Lorsqu’on est à l’intérieur, les bruits décuplés par la raideur du carbone nous rappellent les forces et efforts en jeu. Les bouts craquent avant de s’étirer à leur maximum et le bruit de l’eau bouillonne sous le foil et la carène. Reste à fiabiliser le bateau en vue de la prochaine course et à travailler sur le confort à bord, mais je ne suis pas inquiet. Il va falloir également se confronter aux autres, car lorsqu’on est tout seul, c’est facile de se prendre pour le roi du plan d’eau (ndlr: sourire).
Armel Tripon, skipper de L’Occitane en Provence
Sam était à bord ! Il nous raconte :
Après cette longue période de confinement, quel bonheur de retourner sur l’eau à bord de l’Occitane en Provence, une sacré machine à sensations ! Cette navigation s’est révélée très enrichissante car on commence à corréler datas, sensations et observations extérieures. On cherche la stabilité en dynamique et de ce point de vue on est assez satisfait, une fois la bonne combinaison matossage/ballasts/réglages de voiles trouvée, le bateau est stable, bien au-dessus de l’eau mais pas trop non plus. C’est cet équilibre qu’on va chercher. On veut éviter les sauts de cabris et les variations de vitesses, dans le but d’avoir une vitesse moyenne la plus élevée. Tout cela sans dépasser les critères de charge maximale du gréement.
Sam Manuard, l’architecte de l’Imoca
Explications Techniques
Voici un schéma montrant les différentes forces en présence sur la quille pendulaire et les foils de l’Imoca L’Occitane en Provence :
- le bulbe de la quille: permet de redresser le bateau couché par le vent
- le voile de la quille sert de portance
- les foils ont une double action : une poussée verticale pour le soulever et une poussée anti-dérive pour contrer la poussée latérale du vent.
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